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Pourquoi les coûts de la santé et les primes augmentent-ils?

Depuis l’introduction de la loi sur l’assurance-maladie (LAMal) en 1996, les primes de l’assurance de base n’ont cessé d’augmenter. Cela s’explique par la hausse des coûts de la santé, qui se poursuit encore aujourd’hui. Les primes doivent couvrir les coûts et évoluent donc en proportion. Seule une fraction des primes est affectée aux frais d’administration des assurances, car les assurances-maladie n’ont pas le droit de réaliser des bénéfices dans l’assurance de base. Vous en saurez plus ici sur les raisons de l’évolution des primes et des coûts de la santé.

L’évolution des primes dans l’assurance de base

Les primes en tant que reflet des coûts de la santé

Diagramme: évolution des primes et des prestations dans l'assurance de base obligatoire de 1999 à 2021. 1996: CHF 1'539, 2021: CHF 3'788
Source: Office fédéral de la santé publique: Statistique de l’assurance-maladie obligatoire 2023

Ce graphique montre l’évolution des:

Ces dépenses ont plus que doublé entre 2000 et 2023, passant de CHF 1’936 à CHF 3’882 par personne assurée.

Les frais d’administration correspondent à la charge administrative des assurances (traitement des factures envoyées, modifications et conclusions de contrats, respect des prescriptions des autorités, salaires, loyers, etc.) et représentent en moyenne environ 5% des primes.

Les primes reflètent les coûts de la santé et ont augmenté dans la même proportion (2000: CHF 1’850; 2023: CHF 3’963). Elles couvrent les coûts des traitements médicaux (coûts des prestations) ainsi que les frais d’administration des caisses-maladie. Ces dernières doivent par ailleurs constituer des réserves légales afin de pouvoir couvrir également des coûts de prestations exceptionnellement élevés. Ces réserves ne peuvent être utilisées qu’à cette fin (elles sont dites «affectées»).

Pourquoi les coûts de la santé et donc les primes augmentent-ils?

Le progrès grâce aux nouvelles possibilités de diagnostic et de traitement est réjouissant et peut même permettre d’économiser des coûts à plus long terme, par exemple lorsqu’une maladie peut être traitée avec succès grâce à un diagnostic précoce. Il est possible aujourd’hui de traiter également des maladies pour lesquelles il n’existait auparavant aucun traitement ou médicament, dont de nombreux types de cancer.

Beaucoup de ces nouveaux médicaments coûtent toutefois très cher, car leur développement a été très complexe et ils sont en même temps très prometteurs. Et les nouvelles possibilités de diagnostic et de traitement entraînent souvent une augmentation des coûts, parce qu’elles sont davantage utilisées par les fournisseurs de prestations ou demandées par les patients, conformément à la logique: ce que l’on propose, on le consomme.

La population suisse vieillit grâce au très haut niveau de qualité des soins médicaux. Les coûts élevés de la santé ont donc aussi une grande utilité. Non contents d’être de plus en plus vieux, nous restons aussi en bonne santé plus longtemps. Indépendamment de l’âge, les coûts de la santé explosent durant la dernière année de vie d’une personne.

Pourtant, les personnes âgées ont besoin de plus de traitements médicaux – et elles sont de plus en plus nombreuses: la part des plus de 65 ans a augmenté de plus de 50% entre 2001 et 2023 (Office fédéral de la statistique, Données relatives à l’âge de la population résidante permanente selon la catégorie de nationalité et le sexe, de 1999 à 2023). Ceci a entraîné une hausse importante des coûts des soins: entre 2011 (date de l’introduction du nouveau financement des soins) et 2022, ces coûts ont augmenté de 42 % dans les établissements médico-sociaux et de 124 % dans les soins à domicile (Santésuisse, Rapport 2024 sur les soins de longue durée).

Selon une étude de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), les assurés complémentaires sont opérés plus fréquemment que les assurés de base, sans qu’une nécessité médicale ne soit identifiable pour ce traitement supplémentaire. Plusieurs études portant sur les opérations du genou, de la colonne vertébrale, de la hanche, de la prostate et du cœur arrivent à la même conclusion. Chacune de ces opérations est – malgré l’assurance complémentaire des patientes et patients – en partie payée par l’assurance de base, raison pour laquelle ces traitements supplémentaires pèsent sur les primes de tous les assurés en Suisse. Avant toute opération planifiée, il peut donc être judicieux de demander un deuxième avis médical.

Les hôpitaux opèrent dans un but lucratif. Pourtant, beaucoup sont déficitaires. Cela est dû d’une part à une trop grande densité hospitalière, mais aussi (du point de vue de ces derniers) à des tarifs trop bas. Pour pouvoir opérer de manière rentable, les hôpitaux ont tendance à augmenter leur chiffre d’affaires en fournissant davantage de prestations.

La Suisse connaît une forte densité d’hôpitaux, de médecins, de personnels soignants, de pharmacies, de thérapeutes, etc. et d’appareils médicaux. Dans le même temps, ils doivent tous opérer dans un but lucratif et exploiter au mieux l’infrastructure médicale, souvent au détriment de l’efficacité, ce qui a pour effet d’augmenter les coûts.

  • Financement uniforme des prestations de santé ambulatoires et stationnaires (EFAS): les traitements ambulatoires coûtent moins cher que les séjours stationnaires en hôpitaux et sont de plus en plus encouragés (réglementation «L’ambulatoire avant le stationnaire»). Pourtant, avec le financement actuel, la progression des traitements ambulatoires fait augmenter les primes. Pourquoi? Lors d’une hospitalisation stationnaire d’un patient, le canton règle 55 % des coûts et les assureurs-maladie 45 %. Un traitement ambulatoire est en revanche intégralement à la charge des assureurs-maladie et donc des payeurs de primes. Ce principe débouche sur des incitations erronées et fait obstacle au transfert vers davantage de traitements ambulatoires exigé par de nombreux acteurs. C’est pourquoi les assureurs-maladie, mais aussi les médecins, les hôpitaux, le secteur pharmaceutique et différentes organisations s’engagent en faveur d’un financement uniforme des prestations hospitaliers stationnaires et des prestations ambulatoires. Le 24 novembre 2024, les citoyennes et citoyens suisses iront aux urnes pour se prononcer sur l’EFAS. Plus d’infos sur l’EFAS >
  • Conflits d’intérêts des cantons: dans le secteur hospitalier en particulier, les cantons ont des intérêts parfois contradictoires en raison de leurs différents rôles, car ils sont planificateurs des soins, propriétaires d’hôpitaux, cofinanceurs et approbateurs de tarifs. Ils disposent ainsi de possibilités d’influence qui s’opposent à la concurrence réglementée, notamment en matière de planification hospitalière, de tarification ou d’allocation de subventions aux hôpitaux inefficaces. Le fait est que la Suisse a trop d’hôpitaux et que la couverture médicale serait encore parfaitement assurée avec un paysage hospitalier plus petit mais bien planifié. Il en va de même pour le nombre de médecins en général. Une gestion des admissions pourrait aider, mais elle n’a été que peu appliquée jusqu’à présent.
  • Prix des médicaments trop élevés: les dépenses pour les médicaments ont considérablement augmenté ces dernières années et comptent parmi les plus élevées par habitant au monde. Dans le même temps, les prix des médicaments en Suisse sont très élevés par rapport à d’autres pays. Les prix sont fixés et régulièrement contrôlés par l’Office fédéral de la santé publique. Cependant, l’industrie pharmaceutique, qui est la plus grande industrie d’exportation, fournit des emplois et des recettes fiscales et a donc une grande influence politique, n’est guère intéressée par des baisses de prix. L’organisation faîtière des caisses-maladie santésuisse s’engage en faveur d’une baisse des prix.
  • Extension du catalogue des prestations de l’assurance de base: de plus en plus de prestations peuvent être facturées via l’assurance de base. La psychothérapie et la podologie sont les dernières en date. Ceci est certes une bonne chose, car ces disciplines interviennent dans le traitement de «maladies courantes». Cela étant, ces prestations qui étaient payées de leur poche par les assurés ou couvertes par une assurance complémentaire facultative sont désormais à la charge de l’ensemble des payeurs de primes, puisqu’elles relèvent à présent de l’assurance de base. De plus, certains aspects importants n’ont pas été pris en compte lors de la mise en œuvre, ce qui, du point de vue des fédérations de caisses-maladie, entraîne une augmentation des coûts.
    L’assurance de base paie les traitements qui remplissent les critères EAE: ils doivent être efficaces, appropriés et économiques. La loi prescrit un contrôle régulier des prestations par rapport à ces critères, mais celui-ci n’est pas suffisamment mis en œuvre. santésuisse demande que les prestations inefficaces cessent d’être remboursées. Pour certaines thérapies, il s’est déjà avéré que cela n’est pas le cas. La seule suppression de ces prestations permettrait, selon une estimation de santésuisse, d’économiser 200 millions de francs.

Quelles mesures ont déjà été adoptées pour freiner la hausse des primes?

Depuis le 1er janvier 2024, le principe suivant s’applique aux médicaments remis sur ordonnance: les personnes qui souhaitent la préparation originale alors qu’il existe un générique ou un biosimilaire contenant le même principe actif paient en principe une franchise plus élevée (40 % au lieu de 10 %). Les préparations originales coûtent plus cher et pèsent donc sur les primes de l’assurance de base. Par ailleurs, les prix des génériques et biosimilaires ont été réduits et les marges commerciales adaptées, car jusqu’à présent, il était plus attrayant pour les pharmacies et les cabinets médicaux de vendre des médicaments plus chers. Désormais, ceux-ci gagnent autant sur le générique/biosimilaire que sur le médicament original. Plus d’infos sur les génériques et biosimilaires >

TARMED, le tarif pour les prestations médicales ambulatoires, a déjà 20 ans et est considéré comme obsolète depuis longtemps. À l’avenir, des forfaits devront s’appliquer pour quelques prestations et le nouveau tarif TARDOC fera foi pour les autres. L’introduction des nouveaux systèmes tarifaires a pris beaucoup de retard en raison de désaccords importants au sujet de leur conception. Les deux tarifs ont finalement été approuvés en grande partie et il reste encore quelques détails à régler. L’entrée en vigueur est prévue pour le 1er janvier 2026.

Une caisse unique peut-elle garantir des primes plus basses?

Depuis des années, les coûts de la santé et donc les primes ne cessent d’augmenter en Suisse. Une solution semble tentante: la caisse unique. Mais qu’apporterait-elle vraiment? Nous mettons de l’ordre.

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