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Pourquoi les coûts de la santé et les primes augmentent-ils?

Depuis l’introduction de la loi sur l’assurance-maladie (LAMal) en 1996, les primes de l’assurance de base n’ont cessé d’augmenter. Cela s’explique par la hausse des coûts de la santé, qui se poursuit encore aujourd’hui. Les primes doivent couvrir les coûts et évoluent donc en proportion. Seule une fraction des primes est affectée aux frais d’administration des assurances, car les assurances-maladie n’ont pas le droit de réaliser des bénéfices dans l’assurance de base. Vous en saurez plus ici sur les raisons de l’évolution des primes et des coûts de la santé.

L’évolution des primes dans l’assurance de base

Les primes en tant que reflet des coûts de la santé

Diagramme: évolution des primes et des prestations dans l'assurance de base obligatoire de 1996 à 2024.
Source: Office fédéral de la santé publique: Statistique de l’assurance-maladie obligatoire 2024

Ce graphique montre l’évolution des:

Ces dépenses ont plus que doublé entre 1996 et 2024, passant de CHF 1’623 à CHF 4’253 par personne assurée.

Les frais d’administration correspondent à la charge administrative des assurances (traitement des factures envoyées, modifications et conclusions de contrats, respect des prescriptions des autorités, salaires, loyers, etc.) et représentent en moyenne environ 5% des primes.

Les primes reflètent les coûts de la santé et ont augmenté dans la même proportion (1996: CHF 1’539; 2024: CHF 4’278). Elles couvrent les coûts des traitements médicaux (coûts des prestations) ainsi que les frais d’administration des caisses-maladie. Ces dernières doivent par ailleurs constituer des réserves légales afin de pouvoir couvrir également des coûts de prestations exceptionnellement élevés. Ces réserves ne peuvent être utilisées qu’à cette fin (elles sont dites «affectées»).

Pourquoi les coûts de la santé et donc les primes augmentent-ils?

Le progrès grâce aux nouvelles possibilités de diagnostic et de traitement est réjouissant et peut même permettre d’économiser des coûts à plus long terme, par exemple lorsqu’une maladie peut être traitée avec succès grâce à un diagnostic précoce. Il est possible aujourd’hui de traiter également des maladies pour lesquelles il n’existait auparavant aucun traitement ou médicament, dont de nombreux types de cancer.

Beaucoup de ces nouveaux médicaments coûtent toutefois très cher, car leur développement a été très complexe et ils sont en même temps très prometteurs. Et les nouvelles possibilités de diagnostic et de traitement entraînent souvent une augmentation des coûts, parce qu’elles sont davantage utilisées par les fournisseurs de prestations ou demandées par les patients, conformément à la logique: ce que l’on propose, on le consomme.

Grâce à l'excellence des soins médicaux, la population suisse vit de plus en plus vieux et reste en bonne santé plus longtemps. Les coûts élevés de la santé ont donc aussi une grande utilité.

Indépendamment de l’âge, les coûts de la santé explosent durant la dernière année de vie d’une personne. Pourtant, les personnes âgées ont besoin de plus de traitements médicaux – et elles sont de plus en plus nombreuses: la part des plus de 65 ans a augmenté de plus de 60% entre 1999 et 2024 (Office fédéral de la statistique, Données relatives à l’âge de la population résidante permanente selon la catégorie de nationalité et le sexe, de 1999 à 2024). Ceci a entraîné une hausse importante des coûts des établissements médico-sociaux et des soins à domicile: entre 2011 (date de l’introduction du nouveau financement des soins) et 2024, ces coûts ont augmenté de 21 % dans les établissements médico-sociaux et de 158 % dans les soins à domicile, soit respectivement 5.2% et 11.7% par rapport à l’année précédente, 2023 (Statistique de l'assurance-maladie obligatoire 2024).

Selon l’étude «Les assurances complémentaires contribuent à augmenter les cas d’hospitalisations» de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), les assurés complémentaires sont opérés plus fréquemment que les assurés de base, sans qu’une nécessité médicale ne soit identifiable pour ce traitement supplémentaire. Plusieurs études portant sur les opérations du genou, de la colonne vertébrale, de la hanche, de la prostate et du cœur arrivent à la même conclusion. Chacune de ces opérations est – malgré l’assurance complémentaire des patientes et patients – en partie payée par l’assurance de base, raison pour laquelle ces traitements supplémentaires pèsent sur les primes de tous les assurés en Suisse. Avant toute opération planifiée, il peut donc être judicieux de demander un deuxième avis médical.

Les hôpitaux opèrent dans un but lucratif. Pourtant, beaucoup sont déficitaires. Cela est dû d’une part à une trop grande densité hospitalière, mais aussi (du point de vue de ces derniers) à des tarifs trop bas. Pour pouvoir opérer de manière rentable, les hôpitaux ont tendance à augmenter leur chiffre d’affaires en fournissant davantage de prestations.

La Suisse connaît une forte densité d’hôpitaux, de médecins, de personnels soignants, de pharmacies, de thérapeutes, etc. et d’appareils médicaux. Dans le même temps, ils doivent tous opérer dans un but lucratif et exploiter au mieux l’infrastructure médicale, souvent au détriment de l’efficacité, ce qui a pour effet d’augmenter les coûts.

  • Conflits d’intérêts des cantons: dans le secteur hospitalier en particulier, les cantons ont des intérêts parfois contradictoires en raison de leurs différents rôles, car ils sont planificateurs des soins, propriétaires d’hôpitaux, cofinanceurs et approbateurs de tarifs. Ils disposent ainsi de possibilités d’influence qui s’opposent à la concurrence réglementée, notamment en matière de planification hospitalière, de tarification ou d’allocation de subventions aux hôpitaux inefficaces. Le fait est que la Suisse a trop d’hôpitaux et que la couverture médicale serait encore parfaitement assurée avec un paysage hospitalier plus petit mais bien planifié. Il en va de même pour le nombre de médecins en général. Une gestion des admissions pourrait aider, mais elle n’a été que peu appliquée jusqu’à présent.
  • Prix des médicaments trop élevés: les dépenses pour les médicaments ont considérablement augmenté ces dernières années et comptent parmi les plus élevées par habitant au monde. Dans le même temps, les prix des médicaments en Suisse sont très élevés par rapport à d’autres pays. Les prix sont fixés et régulièrement contrôlés par l’Office fédéral de la santé publique. Pourtant, l’industrie pharmaceutique réclame des prix encore plus élevés pour les médicaments. En tant que plus grande industrie d’exportation, elle fournit des emplois et des recettes fiscales et a donc une grande influence sur la politique. L’organisation faîtière des caisses-maladie prio.swiss s’engage en faveur de prix raisonnables pour les médicaments.
  • Extension du catalogue des prestations de l’assurance de base: de plus en plus de prestations peuvent être facturées via l’assurance de base. Les ajouts les plus récents sont la psychothérapie psychologique et la podologie, et les prochaines modifications ont déjà été décidées: À partir de 2027, la participation aux coûts pour les femmes enceintes sera supprimée dès le début de la grossesse (au lieu de la 13e semaine actuellement) et les assurances maladie prendront en charge les coûts des avortements non punissables. Ceci est certes une bonne chose, car ces prestations servent à traiter des «maladies courantes» et à soulager financièrement les femmes enceintes. Cela étant, ces prestations qui étaient payées de leur poche par les assurés ou couvertes par une assurance complémentaire facultative sont désormais à la charge de l’ensemble des payeurs de primes, puisqu’elles relèvent à présent de l’assurance de base. De plus, certains aspects importants n’ont pas été pris en compte lors de la mise en œuvre, ce qui, du point de vue des fédérations de caisses-maladie, entraîne une augmentation des coûts.
    L’assurance de base paie les traitements qui remplissent les critères EAE: ils doivent être efficaces, appropriés et économiques. La loi prescrit un contrôle régulier des prestations par rapport à ces critères, mais celui-ci n’est pas suffisamment mis en œuvre. prio.swiss s’engage pour que ces contrôles soient effectivement réalisés et que le catalogue des prestations soit adapté en fonction des dernières connaissances.

Quelles mesures ont déjà été adoptées pour freiner la hausse des primes?

Les traitements ambulatoires coûtent moins cher que les séjours stationnaires en hôpitaux et sont de plus en plus encouragés (principe «L’ambulatoire avant le stationnaire»). Le financement actueldébouche sur des incitations erronées et fait obstacle au transfert vers davantage de traitements ambulatoires exigé par de nombreux acteurs:

  • En cas d'hospitalisation stationnaire, le canton prend aujourd'hui en charge 55% et les assureurs-maladie 45% des coûts.
  • En revanche, un traitement ambulatoire est aujourd’hui pris en charge à 100% par les caisses d’assurance maladie et donc par les assurés.

C’est pourquoi, le 24 novembre 2024, le peuple suisse a approuvé la modification de la loi visant à uniformiser le financement des prestations stationnaires et ambulatoires. Cela signifie qu’à partir du 1er janvier 2028, les assureurs prendront en charge au maximum 73,1% et les cantons au minimum 26,9% des coûts de toutes les prestations ambulatoires et hospitalières de l’assurance de base. A partir de 2032, cela s’appliquera également aux prestations de soins. Plus d’infos sur l’EFAS >

Depuis le 1er janvier 2024, le principe suivant s’applique aux médicaments remis sur ordonnance: les personnes qui souhaitent la préparation originale alors qu’il existe un générique ou un biosimilaire contenant le même principe actif paient en principe une franchise plus élevée (40 % au lieu de 10 %). Les préparations originales coûtent plus cher et pèsent donc sur les primes de l’assurance de base. Par ailleurs, les prix des génériques et biosimilaires ont été réduits et les marges commerciales adaptées, car jusqu’à cette modification, il était plus attrayant pour les pharmacies et les cabinets médicaux de vendre des médicaments plus chers. Depuis 2024, ceux-ci gagnent autant sur le générique/biosimilaire que sur le médicament original. Plus d’infos sur les génériques et biosimilaires >

À partir du 1er janvier 2026, le tarif obsolète pour les prestations médicales ambulatoires, TARMED, sera remplacé par le nouveau tarif TARDOC et par des forfaits. Plus d’informations sur le tarif médical ambulatoire ›

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Depuis des années, les coûts de la santé et donc les primes ne cessent d’augmenter en Suisse. Une solution semble tentante: la caisse unique. Mais qu’apporterait-elle vraiment? Nous mettons de l’ordre.